Collier électrique : la peur n’est pas un bon outil d’éducation canine

En réponse à la consultation du gouvernement écossais sur les aides électroniques au dressage canin, qui a pris fin le 29 janvier, la British Veterinary Association (BVA) et la British Small Animal Veterinary Association (Bsava) appellent à une interdiction totale de la vente publique et de l’utilisation des colliers éducatifs à impulsions électriques. Selon les vétérinaires britanniques, ces dispositifs stressants, fondés sur la répression et la soumission, sont dépourvus d’efficacité et ne peuvent utilement remplacer les méthodes d’éducation positives et naturelles.

Les colliers à impulsions électriques sont souvent utilisés dans le cadre du dressage canin, comme un outil plus ou moins punitif, par exemple pour empêcher un chien de répéter un comportement inadapté (aboiements, etc.) ou pour aider à le faire obéir (rappel, etc.). Cependant, sans remettre en question la nécessité des apprentissages pour le bien-être du chien, de nombreuses études montrent que les colliers électriques ne sont pas plus efficaces que les méthodes de renforcement positif*, loin de là. Même limitées et réglables, les stimulations émises par le collier sont douloureuses et ressenties comme une agression par le chien, qui risque alors de réagir en redirigeant son agressivité sur son entourage immédiat. En outre, l’action du collier électrique traite la conséquence d’un comportement inadapté, sans identifier ni traiter la cause. La plupart du temps, le chien ne comprend pas la réaction répressive, qui est vécue comme une source de stress supplémentaire, voire de souffrance émotionnelle.

La demande d’interdiction de ces colliers par les vétérinaires britanniques repose sur les résultats d’une vaste consultation des comportementalistes, sur leur propre expérience et expertise, et sur une analyse de nombreuses données qui prouvent que ces aides artificielles au dressage soulèvent des questions de bien-être animal, liées par exemple à la difficulté de jauger avec précision le niveau de l’impulsion électrique à appliquer à un chien sans provoquer de souffrance inutile, ou encore de prendre en compte des variables telles qu’un poil humide dans le ressenti de la décharge.

En outre, trop facilement disponibles, les dispositifs d’éducation électroniques peuvent, sans encadrement ni prise en compte des précautions d’emploi, être utilisés abusivement ou tomber dans de mauvaises mains. Leur effet douloureux et contre-productif peut alors laisser des traces à vie chez le chien, donnant lieu à de nouveaux troubles comportementaux comme l’agressivité, la crainte, la dépression, etc.

En attendant les conclusions de recherches complémentaires autour de l’impact des autres colliers d’éducation, tels que ceux à jets de citronnelle, la BVA et la Bsava réclament également un encadrement plus strict de la vente de ces appareils et des instructions du fabricant plus claires pour s’assurer que les effets néfastes potentiels de leur utilisation soient bien compris des propriétaires d’animaux et des consommateurs.

L’usage du collier électrique est d’ores et déjà interdit en Angleterre, au Pays de Galles, en Suisse, en Finlande, en Suède et au Danemark. Reste à espérer qu’il le sera rapidement en Écosse, mais aussi en France et dans tous les États membres de l’Union européenne.

 

* Méthodes de renforcement positif : la recherche de la joie du maître est le fondement de l’éducation positive, fondée sur la récompense du chien (caresses, félicitations, friandise, etc.) pour l’acquisition d’un comportement.

article d'origine : http://www.vetitude.fr/collier-electrique-la-peur-nest-pas-un-bon-outil-deducation-du-chien/

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