entrainement

  • La friandise, cette incomprise

    Je suis souvent stupéfaite par la mauvaise compréhension (et donc utilisation) du renforçateur – parfois appelé à tort « récompense » (parce que, parfois, on ne récompense rien, on crée tout simplement des associations) – systématiquement interprétée par ses (nombreux)détracteurs comme un chantage au comportement (« regarde ça, Chien, j’ai un bonbon – si tu fais x y ou z, tu auras ce bonbon…. sinon rien  chantage).

    Pas très étonnant quand on constate que, culturellement, c’est ce qui nous conditionne dès notre plus jeune âge (tu travailles à l’école = bonne note, tu ne travailles pas = mauvaise note, avec, très souvent, des résultats mitigés voir désastreux d’ailleurs).

    Généralement, la friandise chantage apparaît chez le propriétaire exaspéré par la passivité de son chien, elle est une solution immédiate et facile. Surtout facile. Je l’ai déjà comparée à ces mamans qui finissent la phrase de leur gosse… ou qui attachent vite ces chaussures que le petit n’arrive pas encore tout à fait à attacher : elle n’est pas enseignement (même si, parfois, on le fait parce que le moment n’est pas venu d’enseigner, pour une raison ou une autre et c’est légitime).

    La différence principale entre une friandise « chantage » et une friandise « conséquence » se situe dans une dimension de pouvoir. Si j’ai ma friandise en main et que je la montre au chien – elle devient l’information principale au sujet d’un comportement que je vais demander – je garde tout le pouvoir dans mes mains (c’est le cas de le dire) car la friandise ne sera pas dispensée si le chien n’exécute pas.

    En définitive, c’est l’humain l’unique acteur, le chien se contente de subir de manière complètement passive – comme en tant d’autres occasions (la dite « éducation du chien » n’étant – et de très loin – pas notre unique prise de pouvoir sur celui-ci). 

    Quand, au contraire, le chien a clairement intégré que tout bon comportement fait arriver un renforçateur(friandise mais, évidemment, pas que…) – il récupère ce pouvoir« je sais que certains comportements volontaires de ma part vont m’apporter quelque chose d’agréable » – moi, Chien, j’ai donc le pouvoir de faire apparaître des bonnes choses et la possibilité de faire des choix éclairés (parce que j’ai compris comment ça fonctionne).

    Si je fais assis, je vais pouvoir aller jouer avec mes potes, si je marche au pied je suis parfois payé tous les deux pas ou dix ou cinq – cette marche au pied reste quelque chose d’éminemment intéressant.

    Créer la motivation au travail par le renforcement positif est tout à fait un autre engagement, demande de la technique, des connaissances en apprentissage, de la réflexion et, surtout, du temps. Le chien qui a intégré – et sait – que tout bon comportement sera renforcé voit toute demande de son éducateur comme une opportunité d’obtenir ce qu’il souhaite obtenir.

    Il est avant tout indispensable de créer cette connexion entre le fait d’exécuter un comportement et l’apparition du renforçateur. Tant que ce prérequis n’est pas intégré, la communication n’est pas établie et vous parlez tout seul.

    Ce à quoi, certains me rétorqueront que le chien « obéit » (je continue à mettre des guillemets car l’obéissance n’est pas pour moi le but à atteindre mais plutôt une collaboration) – c’est uniquement pour obtenir cette friandise. Sauf quetout être vivant fait ce qu’il fait en raison des conséquences de son comportement. Si vous appuyez sur le bouton rouge de votre machine à café et qu’un bon café chaud s’en suit, le bouton rouge devient un moyen valable d’arriver à quelque chose que vous souhaitez obtenir (un café), cet apprentissage sera intégré. Si, malgré vos tentatives répétées, aucun café ne vient plus jamais…. vous allez abandonner ce bouton rouge (et en essayer un autre car, sur ce nouveau modèle, c’est le bouton bleu qui active l’arrivée de votre café).

    Si en appuyant sur le bouton rouge vous obtenez une secousse électrique plutôt qu’un café, il est plus que probable que vous ne touchiez plus à ce bouton rouge (et il est éminemment probable que vous n’oserez même plus toucher à un autre bouton d’ailleurs, par peur de subir une autre décharge). Que votre chien exécute parce qu’il sait qu’une friandise arrive ou qu’une punition arrive, c’est toujours de l’apprentissage via les conséquences de son comportement (agréables ou désagréables), quelle différence ? La différence se situe dans l’émotionnel – apprendre dans le but d’échapper à une punition ou dans l’attente confiante de quelque chose d’agréable, que choisiriez-vous personnellement ? Peur ou confiance, tout est là….

    Pour moi, un chien qui « désobéit » – donc qui n’exécute pas un comportement quand on le lui demande (ce que beaucoup appellent « donner un ordre ») – c’est un chien qui n’a pas fait la relation entre le comportement et le renforçateur et, avant d’y voir une quelconque forme de rébellion ou de mutinerie, j’y vois un apprentissage inabouti, tout simplement. C’est une information que me donne le chien – ou alors, si l’apprentissage est abouti ailleurs – je peux constater que l’environnement empêche le chien de faire ce que je lui demande de faire. Se mettre couché dans le jardin, n’est pas du tout pareil que de se mettre couché proche de l’autre chien qui me fait peur.

    C’est donc une opportunité que vous donne votre animal de remettre votre apprentissage en question – se remettre en question, avant de remettre l’animal en question, est l’unique voie vers la considération.

    Nous avons besoin de toute la communication possible avec nos animaux car il est impossible de leur demander « hey, Chien, comment tu te sens là tout de suite, tu gères ? ». Donc, le fait que le chien ne produise pas un comportement dans un contexte est uneinformation utile au sujet de mon chien dans ce contexte très précis (et je sais que la généralisation doit encore être travaillée ou la proximité avec un autre chien).

    Plus nous annulons de comportements par la punition ou l’intimidation et plus nous appauvrissons cette communication – ce qui ne peut qu’être dommageable et donne, ensuite, ces chiens qui produisent un quelconque comportement, morsure comprise, «sans raison » – alors que la raison est évidente pour le chien et obscure pour ceux qui auront choisi de tyranniser sans comprendre, d’imposer plutôt que d’observer et considérer, de monologuer plutôt que dialoguer.

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  • Pourquoi le R+ et la P+ ne font pas nécessairement bon ménage

    La plupart des entraîneurs canins se réclament maintenant du renforcement positif (R+). Et c’est une excellente nouvelle! Cependant, il faut savoir utiliser les quadrants du conditionnement opérant de façon appropriée pour que le renforcement positif ait sa pleine valeur.

    Rappelons tout d'abord ce qu’est le conditionnement opérant :

    Edward Thorndike (1898) et Burrhus Frederic Skinner (1947), deux psychologues américains (précurseurs du behaviorisme), ont mis au point la théorie du conditionnement opérant. L'apprentissage skinnerien repose sur deux éléments, le renforcement et la punition, pouvant chacun être soit positif soit négatif. Ces termes doivent être pris dans le sens précis du conditionnement opérant :

    • Renforcement : conséquence d'un comportement qui rend plus probable que le comportement soit reproduit de nouveau.
    • Punition : conséquence d'un comportement qui rend moins probable que le comportement soit reproduit de nouveau.

    Un renforcement ou une punition peut être soit :

    • Positif : par l'ajout d'un stimulus agissant sur l'organisme.
    • Négatif : par le retrait d'un stimulus agissant sur l'organisme.

    Ainsi, il existe 4 types de conditionnement opérant (les 4 quadrants):

    • Renforcement positif : Procédure par laquelle la probabilité de fréquence d'apparition d'un comportement tend à augmenter suite à l'ajout d'un stimulus appétitif contingent à la réponse Ex: mon chien marche bien au pied et je lui donne un morceau de nourriture
    • Renforcement négatif : Procédure par laquelle la probabilité de fréquence d'apparition d'un comportement tend à augmenter suite au retrait d'un stimulus aversif contingent à la réponse. Ex: mon chien marche bien au pied alors je ne lui donne pas un coup d'étrangleur
    • Punition positive : Procédure par laquelle la probabilité de fréquence d'apparition d'un comportement tend à diminuer suite à l'ajout d'un stimulus aversif ou conséquence aversive contingente au comportement cible. Ex: mon chien tire en laisse et je lui donne un coup d'étrangleur
    • Punition négative : Procédure par laquelle la probabilité de fréquence d'apparition d'un comportement tend à diminuer suite au retrait d'un stimulus appétitif. Ex: mon chien tire en laisse et je cesse de marcher

    Résumons:

    Renforcement +

    Ajouter un élément appétitif pour faire augmenter un comportement

    Punition +

    Ajout d’un élément aversif pour faire diminuer un comportement

    Renforcement –

    Retrait d’un élément aversif pour faire augmenter un comportement

    Punition –

    Retrait d’un élément appétitif pour faire diminuer un comportement

    Plusieurs intervenants canins présentent à leurs clients, un mélange des méthodes traditionnelles (modèle aversif, basé sur la hiérarchie des individus d'un groupe et la vision dominant-soumis) et des méthodes scientifiques (théorie de l'apprentissage). Je m'explique.

    Certains entraîneurs vont utiliser le R+ et la P+ dans une même séquence d'entraînement. Par exemple, on demande à un chien de s'asseoir:

    -s'il le fait, on lui donne une gourmandise

    -s'il ne le fait pas, on lui donne un bon coup d'étrangleur

    Quel est l'effet psychologique de cette combinaison?

    Pour bien faire comprendre mon point, je vais utiliser un parallèle:

    -vous êtres au Japon. Vous devez vous rendre dans le quartier Nippori. Vous ne savez pas lire les panneaux en langue japonaise indiquant le nom des quartiers.

    -je vous demande de prendre la direction du quartier Nippori. En cas de réussite, je vous donne un sushi (car vous les adorez!) à chaque embranchement qui nous mènera à bon port (R+). En cas d'échec, je vous électrocute avec un bâton électrique (P+). Comment allez-vous vous sentir? Totalement angoissé ! Vous aurez peur de vous tromper. Vous allez faire plusieurs essais et la possibilité de vous tromper est extrêmement élevée. Et plus vous serez angoissé, plus difficile sera votre réflexion.

    Un signal empoisonné

    De plus, se servir de la P+ comme réponse à une demande qui n'est pas obtempérée, peut empoisonner le mot ou le signal utilisé pour cette demande. Si je dis ''assis'' à un chien et que dans le cas où il ne répond pas adéquatement, j'utilise une P+, le mot ''assis'' pourra annoncer quelque chose de négatif pour le chien. Le R+, parce qu'il donne quelque chose d'agréable au chien, ne pourra jamais occasionner de peur ou d'angoisse.

    Alors que:

    -si j'utilise le R+ (renforcement de tout mouvement dans la bonne direction) et la P- (ignorance de tout mouvement qui va dans la mauvaise direction), le chien pourra chercher la bonne réponse à son rythme et selon le type de renforçateur utilisé. Avec le R+, il sera aidé dans la prise de décision. Aucune peut ou angoisse. La prise de décision est libre de tout parasitage. Aucune possibilité d'empoisonnement d'un signal.

    Le chien qui est en période d'apprentissage, comme il ne comprend pas le langage humain, il ne peut comprendre la demande. Il doit faire une association pour que cette compréhension se produise. S'il ne se conforme pas à la demande... c'est tout simplement QU'IL NE VOUS COMPREND PAS! Aidez-le à vous comprendre en le leurrant, modelant ou capturant le bon comportement (R+). En ajoutant la P- au lien de la P+, votre chien pourra chercher la bonne réponse, sans angoisse et sans que votre relation avec lui soit parasitée.

    Article du site : http://fidelecanin.over-blog.com

  • La Musolière

    Éducateurs compris, on me parle souvent de « désensibilisation à la muselière » alors que, à chaque fois, il s’agit plutôt de conditionner une réponse initiale à un moyen qui suscite une telle aversion auprès du public qu’on l’imagine déjà forcément et naturellement catalogué, dans la tête d’un chien, comme engin d’opprobre et de torture ;-) On parle uniquement de « désensibilisation » quand un premier conditionnement (généralement négatif) a été fait chez le chien vis-à-vis d’un objet, personne ou situation – une procédure de désensibilisation c’est changer cette association, néfaste, par une autre, positive.

    Personne ne mettra en question l’utilité, ne serait-ce que ponctuelle, de la laisse comme moyen d’assurer la sécurité du chien notamment. De manière générale, l’immense majorité des chiens va se dire « youpie, on sort » (il y a des exceptions à cette généralité mais ce n’est pas le thème du jour). Cette joie chez le chien déclenche, à son tour, une satisfaction chez l’humain qui apprécie de rendre son chien heureux et en avant pour un cercle vertueux(cette joie qui, parfois, nous est indispensable pour affronter la balade du matin ou du soir quand il fait un temps à manger des loukoums sous son édredon). 

    Une association qui se fait tout naturellement…. il est tellement plus facile de créer, dès le départ, une association positive avec un quelconque objet, moyen, personne ou situation que de devoir travailler à transformer une association néfaste en une autre, plus appropriée.

    Pourtant, quand on décide qu’on va museler Youki (idéalement, en prévention d’un accident de morsure ou parce que cela vous aura été imposé par une quelconque autorité déjà), c’est avec le cœur lourd et l’esprit chagrin que le propriétaire va se résoudre à cet apprentissage.

    Pourtant, le but ultime est de voir Youki s’illuminer de cette même joie profonde en voyant arriver sa muselière que quand il vous voit empoigner la laisse « chic, on sort, on va faire un truc ensemble » :-D

    si, si… c’est possible ;-)

    Procurez-vous, avant tout, une muselière appropriée : je vous rappelle, au passage, que la muselière de nylon qui garde mécaniquement la gueule du chien fermée, sans possibilité de haleter, est une muselière dite « d’urgence » – facile à transporter, légère, elle peut servir à un vétérinaire qui doit agir rapidement, elle peut servir à se mettre à l’abri d’une morsure d’un chien qui éprouve une forte douleur (blessure) lors d’un transport vers un lieu de soins.

    Ce qu’elle n’est PAS, par contre, c’est une muselière pour une utilisation continue et quotidienne (et, accessoirement, elle est justement interdite en Suisse en utilisation continue et quotidienne).

     

    Pourquoi? Parce que le chien ne transpire, et donc régule sa température corporelle, que par sa gueule (et très accessoirement par ses coussinets) : gueule que nous avons tous loisir d’observer très grande ouverte et haletante quand il fait chaud, quand le chien fournit des efforts physiques ou les deux. La muselière nylon l’empêche d’ouvrir la gueule et peut donc amener une hyperthermie gravissime voir, rapidement, mortelle.

    Une muselière appropriée est une muselière dite « panier » ou « cage » dont aucun morceau ne blesse votre chien, qui est solidement fixée et ne peut être enlevée même(et dirons-nous surtout) en cas de bagarre (sinon c’est pas la peine d’avoir une muselière, on en conviendra).

    Ma préférée (et non, je ne touche pas de royalties encore même je reste ouverte à toute proposition dans ce sens en cas de très forte notoriété subite ah ah ah…)  c’est, indiscutablement, la Baskerville Ultra: bien profilée, solide, le matériau utilisé est doux au toucher. De plus, elle a deux points d’attache de sécurité supplémentaires (attaches en néoprène rembourré) qui ne blessent pas et vous évitent de voir la muselière se déplacer au moment le moins opportun du monde.

    Non seulement elle permet au chien de haleter à sa guise mais même de boire et de prendre des friandises. Il est INDISPENSABLE que votre chien puisse prendre des friandises alors qu’il porte sa muselière s’il est travaillé en contre conditionnement  (bref, si on le ré-éduque disons).

    Sans compter l’indispensable notion de pouvoir récompenser le chien dans le but d’un travail de rééducation, elle fait moins Hannibal Lecter que d’autres… :cry:

    Comment procéder?

    Pour habituer le chien à la porter, travaillez en des sessions COURTES (3-5 minutes maxi) plusieurs fois par jour (plus elles seront nombreuses, plus elles seront nombreuses et courtes et mieux cela vaudra pour cet apprentissage).

    Oubliez, par pitié, votre air contrit, votre mine dépitée et vos sentiments du style « mon pauvre bébé » et soyez conscients que vous allez conditionner votre chien à l’acceptation complète de ce moyen qui va lui éviter (et à vous et d’éventuelles futures victimes par la même occasion) des conséquences plus que fâcheuses :-(

    Présentez la muselière à votre chien et donnez lui un petit morceau de quelque chose de particulièrement appétissant (foie séché, jambon, fromage, poulet, etc)  : vous répéterez cet exercice jusqu’au moment où vous verrez, clairement, se profiler dans l’expression de votre chien, une expression « oh chic, cette chose encore » :) Votre chien n’a pas vos a priori. Rappelez-vous : la muselière d’abord, la friandise ensuite – pas le contraire.

    La muselière apparaît, le « bonbon » aussi… la muselière disparaît (cachez la derrière votre dos), le bonbon disparaît. La muselière revient, le bonbon revient :)

    Permettez à votre chien de renifler la muselière (s’il connaît le signal « touche », demandez-lui de toucher, sinon travaillez en shaping et si vous ne savez pas de quoi on parle, cherchez ces infos sur ce site ou venez prendre un cours chez moi). Répétez autant de fois que nécessaire : votre chien doit allègrement toucher l’extérieur de sa muselière.

    Répétez le même exercice avec la muselière présentée sous tous ses angles. Votre chien doit pouvoir toucher, avec énergie et conviction, les différentes parties de la muselière.Chaque touche, chaque contact vaudra une friandise au chien, ne soyez pas radin !!

    Si tout procède bien, proposez une friandise par l’extérieur de la muselière. Répétez autant de fois que nécessaire afin que le chien s’engage à l’intérieur de la muselière sans hésitation aucune et avec enthousiasme, rappelez-vous, c’est un jeu et tout va bien ;-)

    C’est le chien qui va à la muselière et NON LE CONTRAIRE !!!

    Quand le chien saura mettre son museau au fond de la muselière, travaillez la durée du comportement, en proposant un certain nombre de friandises en continu à l’extérieur de la muselière.

    Si le chien se désengage, ne le retenez surtout pas et recommencez avec des ambitions plus modestes.

    Graduellement, augmentez la durée entre une friandise et la suivante quand le chien est à l’intérieur de la muselière : ne travaillez jamais dans une progression continue (donc pas 2 secondes, puis 3 puis 4 puis 5 et ainsi de suite mais en « ping pong » : une seconde, 2 secondes, 1 seconde, 3 secondes, 2 secondes, 4 secondes, 1 seconde…).

    Peu à peu, votre chien deviendra capable d’attendre dix, quinze secondes, le museau dans la muselière, avant d’entendre son click et d’obtenir sa friandise.

    Alors que le chien a son museau bien au fond de sa muselière, attachez une lanière, cliquez, récompensez et défaites de suite la lanière. Encore une fois vous allez travailler la durée, d’abord en récompensant en continu pendant la durée choisie puis en augmentant, graduellement (et en « ping pong » toujours!!) le temps qui s’écoule entre une récompense et l’autre.

    Pendant toute la durée de cet apprentissage, si le chien devait se rebeller, sortir de la muselière, s’en aller, montrer du stress ou un mal être – revenez au stade précédent, quand tout allait bien pour lui et recommencer avec moins d’ambition et dans une progression plus lente et respectueuse de son bien-être.

    Clair, vous avez bien bossé…. bravo :-D . Attention toutefois à ne pas vous dire « wow, super c’est fait » et proscrire, à tout jamais, la récompense pour le port de la muselière.

    Il faut non seulement que celles-ci  continuent en aléatoire mais également que vos activités en muselière soient gratifiantes - ne mettez pas la muselière uniquement pour aller là où votre chien a généralement peur ou mal (véto par exemple), sinon au revoir votre association positive sur laquelle vous avez si magnifiquement travaillé, ce serait dommage et tout serait à refaire (et, cette fois, ce serait une désensibilisation, ce que vous voulez absolument vous éviter à tous les deux) :roll:

    Il existe une très chouette vidéo sur YouTube par Chirag Patel, un éducateur britannique fort connu, qui détaille en image cet apprentissage (tapez « Teaching a dog to wear a muzzle » Chirag Patel sur Google et vous tomberez dessus) :)

    article provenant du site : http://www.magicclicker.ch

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  • Pourquoi et comment utiliser le clicker avec son chien

    Un petit boîtier appelé clicker peut beaucoup vous aider à éduquer votre chien ! Cet accessoire fonctionne si vous connaissez les préceptes de la méthode qui va avec :  le clicker training. Cela paraît souvent bizarre au début mais ce n’est pas compliqué.

    Découvrez exactement comment ça fonctionne.

    Qu’est-ce que c’est ?

    Le clicker training est une méthode d’éducation du chien et de nombreux autres animaux qui demande d’utiliser un petit boîtier sur lequel on appuie pour produire un son, au moment où l’animal manifeste le comportement que l’on attend de lui.

    • Ce son ne ressemble à aucun autre son.
    • Il signifie à votre chien qu’il va être récompensé.

    Il y a des principes à connaître pour que ça marche bien. Nous allons voir l’essentiel.

    Le premier de ces principes : vous devez d’abord apprendre à votre chien que le son signifie « la récompense arrive ».

    C’est une phase importante de la méthode du clicker training qui tient compte de ce que nous savons aujourd’hui sur le chien. Nous savons, entre autres, que le chien fait des associations dans sa tête.

    Ainsi, pour habituer votre chien au clicker, vous pouvez lancer une friandise par terre et cliquer quand il la prend : avec quelques répétitions, clic = friandise (association). Ceci demande plus ou moins de temps selon les chiens.

    Pourquoi utiliser un boîtier ?

    Il faut signaler au chien quelque chose qu’il fait bien au moment même où il le fait. C’est un concept phare de toutes les méthodes d’éducation canine basées uniquement sur la récompense mais le clicker training propose de mieux appliquer ce concept parce que :

    • le « clic » saisit bien le moment crucial
    • aucun mot ne vient créer de la confusion (normalement, on ne parle pas, même pas pour dire « oui », ou « c’est bien », etc.)

    La récompense vient rapidement après le clic. Donc, vous avez toujours le temps de donner son bonbon, son jouet etc. à votre chien, vous avez « marqué » le bon comportement avec « clic » : c’est moins grave de fouiller vos poches parce qu’il a déjà compris que ce qu’il a fait est bien.

    Pour répondre à une question très fréquente, oui, le principe est le même que lorsque vous récompensez votre chien avec un bonbon au moment où il s’assoit (par ex.). Sauf que d’après cette méthode, le clic rend le processus plus rapide.

    Comment ça marche ?

    Une fois que votre chien a compris que le clic signifie récompense, il est possible de lui apprendre toutes sortes d’ordres et aussi de rectifier des comportements désagréables.

    Il y a 3 façons de procéder pour obtenir le comportement désiré, que ce soit un ordre comme couché, un petit tour comme pan t’es mort ou un nouveau comportement qui remplace un mauvais comportement, comme se taire au lieu d’aboyer quand on sonne à la porte.

    Pour ces 3 techniques de clicker training, le mot – par exemple « pas bouger » – ou le geste est ajoutéseulement quand le comportement est compris par le chien. Laissons nos chiens utiliser leurs neurones pour comprendre : c’est une notion essentielle des méthodes modernes comme le clicker.

    Mais attention, il faut tout faire pour qu’ils puissent comprendre.

    Il faut, le plus possible, faire en sorte que votre chien n’ait qu’une seule chose à faire.

    Par exemple, regardez dans la vidéo ci-dessous (attendez la fin de la présentation en anglais, juste quelques secondes) comment le chien se place bien au pied grâce à la chaise (c’est un début possible pour apprendre la marche au pied).

    https://youtu.be/dWb9_ZvsLbo

    On voit très bien les différentes étapes du clicker training dans cette vidéo, tout est fait pour que le chien comprenne ce qu’il doit faire  :

    • l’éducateur attire son chien avec une friandise
    • il recommence sans la friandise
    • il ajoute le signal verbal (le mot pour l’ordre)
    • il ne fait plus le geste
    • il enlève la chaise
    • il le fait de l’autre côté

    Les 3 techniques du clicker training

    Elles dépendent de ce que vous voulez faire.

    Le leurre ou luring : vous attirez votre chien, avec une friandise, pour lui faire exécuter un mouvement que vous allez « marquer » avec le clicker, au moment crucial où l’action se produit. Par exemple, vous voulez lui apprendre à se coucher. Vous l’attirez vers le bas avec le bonbon et vous cliquez quand son corps est complètement sur le sol.

    https://youtu.be/WiSwb7iuVtw

    Le capturing : plus facile parfois, par exemple, quand le chien est trop agité pour qu’on obtienne son attention.

    Vous voyez votre chien accomplir ce que vous attendez. Il le fait spontanément : vous utilisez ce qu’il fait déjà de lui-même. Vous cliquez quand il le fait.

    Par exemple, vous voulez apprendre à votre chien à se lécher les babines sur commande. Vous cliquez à chaque fois qu’il se lèche les babines. Regardez bien l’éducatrice dans la vidéo ci-dessous (après une courte présentation en anglais) : elle apprend à son chien à se lécher les babines en sortant elle-même la langue 

    https://youtu.be/cpc3rAner0g

    Le shaping : vous utilisez clic et récompense en passant par plusieurs étapes. Donc vous allez cliquer même si ce n’est pas tout à fait ce que vous voulez mais du moment que ça vous approche de votre but final, vous « marquez » le comportement.

    C’est pour apprendre à votre chien quelque chose qu’il ne ferait pas de lui-même.

    Dans la vidéo ci-dessous, pour apprendre au chien à faire la révérence, vous voyez que le clic se produit quand le chien baisse la tête, une première étape qui va mener à la suivante etc… C’est du shaping.

    https://youtu.be/1iKaNN_XrnE

    Avantages du clicker

    • Vous pouvez utiliser le clicker pour un apprentissage qui demande que votre chien soit plus loin de vous que d’habitude : pour des ordres que vous avez besoin de faire exécuter à distance, vous faites clic et pas besoin d’attendre que votre chien revienne vers vous (ou d’aller vers lui) pour lui faire comprendre que c’est bien.
    • Le clicker est pratique pour les chiens très agités, quand c’est difficile d’obtenir leur attention. Vous utilisez un son pas comme les autres et vous êtes dans une dynamique différente de quand vous parlez à votre chien (rappelons qu’on ne parle pas beaucoup voire pas du tout avec le clicker).
    • Le clicker est pratique pour éduquer un chien agressif : on n’a pas à le toucher. Clic et on lui lance sa récompense.

    Tous les chiens, des chiots aux vieux chiens, de tous les tempéraments et avec toutes sortes de problèmes de comportement, peuvent apprendre avec le clicker mais ce n’est pas une méthode miracle à usage universel.

    Il peut être plus simple de s’en passer parfois. C’est un des fondements essentiels de toute méthode d’éducation canine qui se veut vraiment moderne ! C’est à nous de nous adapter à nos chiens  pour qu’ils apprennent et pas l’inverse : trouvons ce qui marche le mieux !

    Les chiens sont tellement différents les uns des autres.

    Qui travaille avec le clicker

    Conseil pour choisir un éducateur canin : le clicker n’est pas uniquement utilisé par des éducateurs aux méthodes douces* ou positives**. Par exemple, il y a des professionnels du chien qui travaillent avec le clicker training (méthode moderne) mais qui vous disent de secouer votre chien par la peau du cou quand il s’est mal comporté (comme peuvent le recommander la méthode traditionnelle ou la méthode naturelle).

    La méthode du clicker training invite à ne plus du tout utiliser la punition pour éduquer son chien. Selon ses préceptes, punir est totalement incompatible avec le fait de récompenser. Hélas, de nombreux éducateurs utilisent le clicker en parallèle à des techniques de coercition. Il faut bien vous informer quand vous choisissez un éducateur, un club, un centre ou une école.

    Le clicker est efficace pour régler des problèmes, apprendre des ordres et tours simples ou complexes, comme ouvrir le frigo et vous apporter votre yaourt ou encore, danser avec son chien !

    Les pièges du clicker

    Ils sont les mêmes que pour toute méthode dite positive. Il ne faut pas que le chien s’habitue au « clic / récompense ». Bien utilisé, le clicker permet de se passer rapidement de la friandise de récompense. Le mot que vous dites comme « assis » et/ou le geste que vous faites, remplaceront peu à peu le clic/récompense.

    Mais si vous vous contentez de faire clic sans bien comprendre ce que vous faites, votre chien risque de toujours attendre sa friandise et donc de ne pas coopérer si vous n’en avez pas !

    Le clicker n’est pas qu’un accessoire. C’est une méthode qui vous demande de répéter régulièrement, de nombreuses fois avec certains chiens, répéter aux bons endroits etc.

    C’est même une méthode franchement rigoureuse. Une séance au clicker paraît souvent froide, dénuée d’émotions, certains disent même « d’humanité », parce que les spécialistes du clicker déconseillent de féliciter le chien pendant la séance d’apprentissage et de toucher le chien (beaucoup le font quand même et ça n’est pas forcément problématique).

    C’est en fait très rigoureux. Et cela vous demande de communiquer avec votre chien d’une façon qui n’est pas naturelle pour vous. C’est pour cela que beaucoup d’éducateurs pensent que le clicker n’est pas forcément efficace pour tout le monde : il est facile de faire abstraction de l’affect avec les chiens des autres mais avec son propre chien, c’est dur !

    Ce qui paraît si facile et génial à regarder au club canin ou sur le net, est souvent déroutant quand on commence à le faire avec son chien. Alors laissez votre chien s’habituer au clicker et… laissez-vous aussi le temps de maîtriser les techniques et notions importantes du clicker training !

    * en éducation canine et dans le langage courant, « méthode douce » signifie sans punition. Si vous avez lu les autres articles du dossier spécial choisir un éducateur canin, vous savez qu’une méthode douce peut tout à fait se baser sur l’idée de dominer son chien en le forçant à se retourner sur le dos, par exemple.

    ** « méthode positive » signifie utilisation du renforcement positif (récompenser le chien pour bien faire). Rappelons que « méthode positive » ne vous garantit pas systématiquement que votre chien ne sera pas puni ou forcé à faire des choses stupides qui peuvent le rendre agressif. Il faut bien vous renseigner auprès du professionnel pour savoir si vous êtes d’accord avec son approche.

    Source :http://ouafmag.com/methode-clicker-training-chien/

     

  • entrainement découverte du 19 sept 2015

    Le soleil est enfin apparu pour nous accompagné dans ce premier cours découverte.

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